L'espéranto et les jeunes

Plus de 1500 personnes prêtes à vous accueillir gratuitement un peu partout dans le monde!

Pour un jeune qui souhaite un jour parcourir l'Europe ou le Monde, rien n'est plus facile actuellement. En ce qui concerne les transports, les conditions tarifaires sont bien plus avantageuses que ce qui pouvait exister il y a à peine dix ans.
Mais, car il y a un mais, une fois passée la frontière, il faut bien demander son chemin, et avec une connaissance approximative de la langue locale, on arrive à se débrouiller, voire en bredouillant quelques mots d'anglais pour peu que l'interlocuteur comprenne cette langue, ce qui est loin d'être toujours le cas.
Mais
les échanges humains, s'ils doivent se limiter à demander en style plus ou moins petit-nègre son chemin ou bien à quelle distance se trouve telle rue ou telle ville, c'est pauvre et donc frustrant.
Non.
La vraie communication, la seule qui soit enrichissante c'est en fin de compte celle qui permet de découvrir l'autre, de l'écouter vous raconter tout ce qu'il veut vous dire et partager avec vous. c'est l'échange entre deux personnes désirant partager l'une avec l'autre son expérience, sa vision des choses etc.
D'autant plus que parfois on peut avoir besoin d'un médecin, d'un conseil de type juridique en cas de désagrément et il est alors indispensable non seulement d'être parfaitement compris, mais également et surtout de comprendre ce que l'autre nous dit pour défendre au mieux ses intérêts.

Cela dit, en route! Mais attention si vous franchissez les Alpes, là-bas les gens parlent l'italien, puis un peu plus au nord, en Suisse, certes le français est parlé, mais également l'allemand, langue que l'on retrouvera bien sûr en Allemagne ou en Autriche. Le voyage continuant vers l'est, voici que l'on parle le hongrois ici, le tchèque ou le slovaque un peu plus au nord, et même le polonais si le voyage vous mène vraiment vers le nord. Au delà vers l'est, le biélorusse est indispensable, puis les trois langues baltes (lituanien, letton et estonien). Un peu plus vers l'est, c'est le russe qui est nécessaire ou le finlandais vers le nord. On retourne vers le sud, dépéchez-vous d'apprendre le roumain et le bulgare avant d'acheter une méthode de grec et de vous baigner dans la mer Egée.
Au retour vers la France, vous pourrez toujours tenter votre chance avec le serbe puis le croate, le macédonien et le slovène. Ouf! Quelles vacances! Que de souvenirs! Que de gens différents rencontrés lors de ces multiples séjours, mais les échanges ont-ils été toujours possibles? Allons soyons sérieux, même avec l'anglais, langue prétendue être internationalement comprise et parlée, vous aurez mesuré combien la réalité est toute autre. Et je n'ai pas parlé des quatre autres continents...

Avec l'espéranto, tout est différent puisque vous pouvez très bien consacrer tout ou partie de vos contacts à l'étranger avec des jeunes ou des moins jeunes espérantophones. Il y en a dans tous les pays, ils sont référencés dans un annuaire,le Pasporta servo et en plus ils sont prêts à vous héberger gratuitement. Oui, vous avez bien compris, GRATUITEMENT. C'est cela, l'espéranto: c'est une certaine idée des rapports humains. Et les espérantistes, ce sont des gens comme vous et moi, avec peut-être une langue maternelle différente de la nôtre, mais ils ont en commun une certaine idée de la relation avec les autres. Ils ne sont pas seulement français, allemands ou hongrois, ils se sentent profondément des hommes, membres de cette grande famille humaine. Ils sont des Européens au plus profond d'eux-mêmes. Ils souhaitent découvrir l'autre, échanger avec lui, et la barrière de la langue, ils ne connaissent pas.

Voici pour illustrer ce propos, quelques passages du récit de voyage qu'Amanda Highley, une jeune Étatsunienne, fit en 1999 et 2000 en parcourant l'Europe pendant plus d'une année et en utilisant le Pasporta servo. Le récit complet peut être lu sur le Site-internet de Pasporta servo. Elle n'utilisa que l'espéranto dans ses rencontres.

...En Hongrie, j'avais prévu de téléphoner dans l'après midi à mon hôtesse afin de lui annoncer à quelle heure exactement mon train arriverait le soir-même. Mais comme j'avais dû courir à la gare et sauter dans le train, je n'avais pas pu lui téléphoner à temps et je ne pouvais qu'espérer qu'elle serait chez elle quand j'arriverais. On était en octobre, et déjà la lumière et la chaleur du jour avaient disparu quand j'arrivai à la gare et je lui téléphonai, mais sans succès. J'avais bien son adresse, mais pas de plan de la ville. Il y avait des arrêts de bus près de la gare, mais il était clair qu'à cette heure ils ne circuleraient plus. Alors que je réfléchissais, l'unique taxi fut chargé et partit. J'achetai des sandwiches juste avant la fermeture du buffet de la gare en cherchant une solution lumineuse. Dans un couloir sombre, j'eus même la chance de trouver des toilettes ouvertes, mais sans lumière, et j'urinai donc dans le noir. A nouveau dans la salle d'attente de la gare, quelques vagabonds marmonnant s'étaient couchés sur des bancs avec leurs chiens et j'attendais en téléphonant tous les quarts d'heure. D'autres à ma place auraient peut-être paniqué, mais j'avais déjà connu/rencontré des issues heureuses/solutions miraculeuses en d'autres circonstances moins graves au cours de mon voyage. Je considérais que si finalement je devais coucher à la belle étoile dans mon sac de couchage douillet, ce serait une expérience intéressante.
Finalement je demandai au guichet si par hasard quelqu'un aurait un plan de la ville… et ce fut le cas ! Je trouvai très vite la rue en question, je dessinai un itinéraire et je me mis en chemin. Après une demie heure de marche assortie de quelques pauses du fait de mon lourd sac à dos, j'atteignais sa maison et cherchai son nom parmi les sonnettes, mais ils étaient illisibles. Que faire? Je ne pouvais qu'attendre et espérer que quelqu'un viendrait. Après quelques minutes passées à me geler, une autre personne habitant les lieux arriva et j'entrai toute reconnaissante dans la chaleur de cet immeuble puis je grimpai l'escalier en cherchant son nom à chaque porte. Je le trouvai et m'asseyais dans l'escalier pour lire un petit peu, mais cette satanée minuterie s'éteignait en permanence.
Finalement je renonçai à lire, sortais mon matelas pneumatique et mon sac de couchage, et m'endormais là, devant la porte, la tête sur mon sac de couchage malgré les regards choqués des voisins qui passaient devant moi et moi j'espérais qu'elle reviendrait rapidement. Deux heures plus tard, je me réveillai en voyant deux jeunes femmes étonnées, l'une m'était connue, c'était mon hôtesse qui rentrait à l'instant d'une séance de répétition de danse folklorique hongroise. Elles me firent entrer et me donnèrent à manger pendant que je leur racontai toute mon aventure. Donc en fin de compte je dormis bel et bien dans un lit ce soir-là, et notre visite fut excellente…car je le savais, tout finit par s'arranger. Il faut simplement savoir s'adapter, faire preuve de souplesse et alors tout va très bien, même quand ça ne va pas !

Alors, si l'aventure vous intéresse, prenez quelques précautions avant de vous précipiterà la gare ou à l'aéroport voire sur le bord de la route nationale avec le sac à dos, et cliquez sur le lien PASPORTA SERVO et salut!


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