Pour un jeune qui souhaite
un jour parcourir l'Europe ou le Monde, rien n'est plus
facile actuellement. En ce qui concerne les transports, les conditions
tarifaires sont bien plus avantageuses que ce qui pouvait exister il
y a à peine dix ans.
Mais, car il y a un mais, une fois passée la frontière,
il faut bien demander son chemin, et avec une connaissance approximative
de la langue locale, on arrive à se débrouiller, voire
en bredouillant quelques mots d'anglais pour peu que l'interlocuteur
comprenne cette langue, ce qui est loin d'être toujours le cas.
Mais les échanges humains,
s'ils doivent se limiter à demander en style plus ou moins petit-nègre
son chemin ou bien à quelle distance se trouve telle rue ou telle
ville, c'est pauvre et donc frustrant.
Non. La vraie communication, la seule qui soit enrichissante c'est en
fin de compte celle qui permet de découvrir l'autre, de l'écouter
vous raconter tout ce qu'il veut vous dire et partager avec vous. c'est
l'échange entre deux personnes désirant partager l'une
avec l'autre son expérience, sa vision des choses etc.
D'autant plus que parfois on peut avoir besoin d'un médecin,
d'un conseil de type juridique en cas de désagrément et
il est alors indispensable non seulement d'être parfaitement compris,
mais également et surtout de comprendre ce que l'autre nous dit
pour défendre au mieux ses intérêts.
Cela dit, en route! Mais attention si vous franchissez les Alpes, là-bas
les gens parlent l'italien, puis un peu plus au nord, en Suisse, certes
le français est parlé, mais également l'allemand,
langue que l'on retrouvera bien sûr en Allemagne ou en Autriche.
Le voyage continuant vers l'est, voici que l'on parle le hongrois ici,
le tchèque ou le slovaque un peu plus au nord, et même
le polonais si le voyage vous mène vraiment vers le nord. Au
delà vers l'est, le biélorusse est indispensable, puis
les trois langues baltes (lituanien, letton et estonien). Un peu plus
vers l'est, c'est le russe qui est nécessaire ou le finlandais
vers le nord. On retourne vers le sud, dépéchez-vous d'apprendre
le roumain et le bulgare avant d'acheter une méthode de grec
et de vous baigner dans la mer Egée.
Au retour vers la France, vous pourrez toujours tenter votre chance
avec le serbe puis le croate, le macédonien et le slovène.
Ouf! Quelles vacances! Que de souvenirs! Que de gens différents
rencontrés lors de ces multiples séjours, mais les échanges
ont-ils été toujours possibles? Allons soyons sérieux,
même avec l'anglais, langue prétendue être internationalement
comprise et parlée, vous aurez mesuré combien la réalité
est toute autre. Et je n'ai pas parlé des quatre autres continents...
Avec l'espéranto,
tout est différent puisque vous pouvez très bien consacrer
tout ou partie de vos contacts à l'étranger avec des jeunes
ou des moins jeunes espérantophones. Il y en a dans tous les
pays, ils sont référencés dans un annuaire,le
Pasporta servo et en plus ils sont prêts à vous
héberger gratuitement. Oui, vous avez bien compris, GRATUITEMENT.
C'est cela, l'espéranto: c'est une certaine idée des rapports
humains. Et les espérantistes, ce sont des gens comme vous et
moi, avec peut-être une langue maternelle différente de
la nôtre, mais ils ont en commun une certaine idée de la
relation avec les autres. Ils ne sont pas seulement français,
allemands ou hongrois, ils se sentent profondément des hommes,
membres de cette grande famille humaine. Ils sont des Européens
au plus profond d'eux-mêmes. Ils souhaitent découvrir l'autre,
échanger avec lui, et la barrière de la langue, ils ne
connaissent pas.
Voici pour illustrer ce propos,
quelques passages du récit de voyage qu'Amanda Highley, une jeune
Étatsunienne, fit en 1999 et 2000 en parcourant l'Europe pendant
plus d'une année et en utilisant le Pasporta servo. Le récit
complet peut être lu sur le Site-internet de Pasporta servo. Elle
n'utilisa que l'espéranto dans ses rencontres.
...En Hongrie, j'avais prévu de téléphoner dans
l'après midi à mon hôtesse afin de lui annoncer
à quelle heure exactement mon train arriverait le soir-même.
Mais comme j'avais dû courir à la gare et sauter dans le
train, je n'avais pas pu lui téléphoner à temps
et je ne pouvais qu'espérer qu'elle serait chez elle quand j'arriverais.
On était en octobre, et déjà la lumière
et la chaleur du jour avaient disparu quand j'arrivai à la gare
et je lui téléphonai, mais sans succès. J'avais
bien son adresse, mais pas de plan de la ville. Il y avait des arrêts
de bus près de la gare, mais il était clair qu'à
cette heure ils ne circuleraient plus. Alors que je réfléchissais,
l'unique taxi fut chargé et partit. J'achetai des sandwiches
juste avant la fermeture du buffet de la gare en cherchant une solution
lumineuse. Dans un couloir sombre, j'eus même la chance de trouver
des toilettes ouvertes, mais sans lumière, et j'urinai donc dans
le noir. A nouveau dans la salle d'attente de la gare, quelques vagabonds
marmonnant s'étaient couchés sur des bancs avec leurs
chiens et j'attendais en téléphonant tous les quarts d'heure.
D'autres à ma place auraient peut-être paniqué,
mais j'avais déjà connu/rencontré des issues heureuses/solutions
miraculeuses en d'autres circonstances moins graves au cours de mon
voyage. Je considérais que si finalement je devais coucher à
la belle étoile dans mon sac de couchage douillet, ce serait
une expérience intéressante.
Finalement je demandai au guichet si par hasard quelqu'un aurait un
plan de la ville
et ce fut le cas ! Je trouvai très vite
la rue en question, je dessinai un itinéraire et je me mis en
chemin. Après une demie heure de marche assortie de quelques
pauses du fait de mon lourd sac à dos, j'atteignais sa maison
et cherchai son nom parmi les sonnettes, mais ils étaient illisibles.
Que faire? Je ne pouvais qu'attendre et espérer que quelqu'un
viendrait. Après quelques minutes passées à me
geler, une autre personne habitant les lieux arriva et j'entrai toute
reconnaissante dans la chaleur de cet immeuble puis je grimpai l'escalier
en cherchant son nom à chaque porte. Je le trouvai et m'asseyais
dans l'escalier pour lire un petit peu, mais cette satanée minuterie
s'éteignait en permanence.
Finalement je renonçai à lire, sortais mon matelas pneumatique
et mon sac de couchage, et m'endormais là, devant la porte, la
tête sur mon sac de couchage malgré les regards choqués
des voisins qui passaient devant moi et moi j'espérais qu'elle
reviendrait rapidement. Deux heures plus tard, je me réveillai
en voyant deux jeunes femmes étonnées, l'une m'était
connue, c'était mon hôtesse qui rentrait à l'instant
d'une séance de répétition de danse folklorique
hongroise. Elles me firent entrer et me donnèrent à manger
pendant que je leur racontai toute mon aventure. Donc en fin de compte
je dormis bel et bien dans un lit ce soir-là, et notre visite
fut excellente
car je le savais, tout finit par s'arranger. Il
faut simplement savoir s'adapter, faire preuve de souplesse et alors
tout va très bien, même quand ça ne va pas !
Alors, si l'aventure vous intéresse, prenez quelques précautions
avant de vous précipiterà la gare ou à l'aéroport
voire sur le bord de la route nationale avec le sac à dos, et
cliquez sur le lien PASPORTA
SERVO et salut!
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